Après le génocide
Le génocide des Tutsis perpétré au Rwanda par les Hutus, d'avril à juin 1994 a fait 800 000 victimes : Tutsis et Hutus modérés.
Le Tribunal pénal international pour le Rwanda basé à Arusha (Tanzanie), a prononcé plusieurs dizaines de condamnations allant jusqu'à la prison à vie, mais aussi des acquittements, mais ce sont surtout les tribunaux populaires, les gacacas* qui ont permis de juger entre 2005 et 2012, 2 millions de personnes. Les peines prononcées vont de 6 ou 7 ans pour les simples exécutants jusqu'à 25 ans ou plus pour les planificateurs du génocide. Ces jugements ont fortement contribué à la réconciliation.
26 ans après le génocide, en 2020, 60% de la population a moins de 25 ans et n'a donc pas connu le génocide . Cependant, le drame reste très présent dans chaque famille : père ou mari absent car en prison, orphelins ayant été élevés par un grand frère, une tante, individus ayant perdu quasiment tous les membres de leur famille, traumatismes et angoisses. Le génocide reste une plaie ouverte dans tous les cœurs et tous les esprits au Rwanda.
Depuis 2003, la nouvelle constitution rwandaise a abrogé la mention de l'ethnie sur la carte d'identité. Il n'est plus question de demander à un Rwandais de quelle ethnie il est. Tous se disent Rwandais seulement.
La cohabitation des anciens bourreaux et de leurs victimes sur les collines a dû être difficile à vivre, mais a été possible. On entend raconter de nombreux témoignages de pardon entre bourreaux et victimes, toujours très émouvants.
Dans chaque village ou presque, on trouve un mémorial du génocide, avec souvent une fosse commune.
Avec cette énorme meurtrissure dans la tête de chaque habitant du Rwanda, le pays est maintenant tourné vers son avenir, en tentant de réussir un miracle économique pour sortir sa population de la pauvreté. C'est un immense défi pour un petit pays enclavé, quasiment dépourvu de ressources naturelles et très densément peuplé.
- Notons que l'étude des gacacas est à partir de septembre 2020 au programme de terminale pour la spécialité histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques dans le thème histoire et mémoire.